Homélie du 2ème dimanche du Temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 6 janvier 2017“Voici l’Agneau de Dieu”
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Nous entrons aujourd’hui dans le cycle du temps ordinaire. Ce Jésus dont nous venons de fêter la naissance a une bonne nouvelle pour notre humanité. Cette bonne nouvelle a été annoncée aux bergers puis aux mages. Les Évangiles nous font découvrir les merveilles que le Seigneur a accomplies pour le salut du monde.
Cette libération était déjà annoncée plusieurs siècles avant par le prophète Isaïe. Nous avons entendu son message adressé à un peuple qui a été déporté en terre étrangère. Il y a été victime de toutes sortes de brimades. Mais Dieu voit la souffrance des siens et il envoie son prophète pour leur annoncer la libération. Tous, même les plus humiliés et les plus méprisés, sont amenés à découvrir qu’ils ont du prix aux yeux de Dieu.
Nous avons là un message d’espérance pour tous les prisonniers et les exclus d’aujourd’hui. Nous pensons à tous ceux qui sont enfoncés dans leur mauvaise réputation à cause de leur passé et de leurs actes. Mais le Seigneur ne les abandonne pas. Il leur envoie des prophètes, des prêtres, des témoins pour leur dire qu’ils ont du prix aux yeux de Dieu. Il ne veut pas qu’un seul se perde ; et il compte sur nous pour être des porteurs d’espérance et de lumière pour toute l’humanité.
C’est aussi ce message d’espérance que nous trouvons dans la lettre de saint Paul aux Corinthiens. Il s’adresse à des nouveaux convertis. Parmi eux, se trouvent des petites gens, des personnes peu recommandables. Le monde les méprise ; mais ils sont amenés à découvrir que le Christ est venu pour tous. Les uns et les autres sont invités à devenir disciples et missionnaires. Jésus les appelle tous à la sainteté, y compris ceux qui sont tombés très bas. Ils ont tous du prix aux yeux de Dieu.
L’Évangile de ce dimanche nous montre Jésus qui vient à Jean Baptiste. Nous n’oublions pas que le nom de Jésus signifie : “Le Seigneur sauve”. Or voilà qu’en ce jour, nous le voyons rejoindre l’humanité blessée par son péché. C’est lui qui a l’initiative. L’humanité a bien besoin d’être sauvée. Cela, nous le constatons tous les jours. Nous risquons peut-être de nous décourager car ce salut nous paraît bien lointain. Mais saint Jean nous rappelle que Dieu ne nous abandonne pas. Il “nous a aimés le premier”. Nous venons de fêter Noël : c’est l’irruption de Dieu chez les hommes pour leur apporter le salut.
C’est ainsi que Jean Baptiste découvre Jésus sous un jour nouveau. Nous l’avons entendu dire par deux fois : “Je ne le connaissais pas”. Et pourtant, ils sont cousins ; ils avaient bien dû se rencontrer dans leur enfance. Nous aussi, nous avons aussi fait cette expérience. Dans nos relations, il peut y avoir des personnes que nous pensions bien connaître. Mais au bout d’un certain temps, nous les découvrons sous un jour nouveau. Nous n’aurions jamais imaginé les retrouver ainsi.
Quand Jean Baptiste nous dit qu’il ne connaissait pas Jésus, il veut nous parler de son mystère. Il découvre en lui “l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde”. En lui, c’est la promesse d’Isaïe qui se réalise bien au-delà de toutes nos espérances. Le Christ prend sur lui tout le péché du monde pour nous en libérer. Un jour, il dira que “le Fils de l’Homme est venu pour chercher et sauver ceux qui étaient perdus”. La bonne nouvelle c’est que le Christ n’est pas seulement un personnage du passé. Il continue à nous rejoindre au cœur de nos vies, de nos joies et de nos épreuves.
Mais pour trouver le Christ, il faut le chercher ou plutôt se laisser trouver par lui. Il est toujours là. Il ne demande qu’à nous rejoindre. Mais c’est souvent nous qui sommes ailleurs. Aujourd’hui, nous sommes invités à accueillir cette présence du Christ pour en être les témoins auprès de ceux qui ne le connaissent pas. Le meilleur endroit pour le rencontrer c’est l’Eucharistie. C’est un cadeau qu’il nous offre gratuitement pour perpétuer sa présence au milieu de nous. Plus nous nous approcherons de l’Eucharistie, plus nous nous conformerons à lui et plus grandiront notre présence et notre amour.
En ce jour, nous te prions, Seigneur : “Aide-nous à reprendre une intimité plus grande avec toi, moins rare, moins courte. Donne-nous faim de toi. Donne-nous soif de ta Parole. Fais-nous vivre avec toi, familièrement, joyeusement, dans l’intimité du Père et de l’Esprit. Amen
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Sources : Revues Signes – Feu Nouveau – Fiches Dominicales – Elle est vivante la Parole de Dieu Homélies dominicales Année À (R. Houlliot)
Tous les textes de ce dimanche nous révèlent le projet de Dieu qui veut que le monde entier soit sauvé.
Déjà, au temps de l’exil à Babylone, les Juifs espéraient un sauveur. Serviteur de Dieu. Libérateur du peuple, il deviendrait enfin une lumière pour toutes les nations de la terre.
Isaïe définit la mission de l’Envoyé de Dieu par rapport à Israël, le Peuple de l’Alliance; et dans le même temps, par rapport à tous les hommes “jusqu’aux extrémités de la terre”.
Dimanche dernier, nous avons célébré le baptême du Seigneur. Il s’agit pour nous de nous mettre à l’écoute du Baptiste qui révèle la nature profonde de Jésus, le Fils de Dieu.
Jean baptise dans l’eau pour manifester la véritable nature de celui qui vient après lui.
Ce geste du baptême est signe d’un autre baptême : “l’homme sur qui tu verras, l’Esprit descendre et demeurer, c’est celui-là qui baptise dans l’Esprit saint”. Le geste même est révélation de celui qui vient pour sauver le peuple élu. “Voici l’Agneau de Dieu”.
Ainsi se réalise la promesse du prophète Isaïe. Le but de Dieu est le salut des nations : “Je vais faire de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre”.
Paul, lui, s’adresse aux chrétiens de “Corinthe , l’Eglise de Dieu”.Ceux-ci ont répondu à l’appel de Dieu, ont été “sanctifiés par le Christ Jésus” et sont devenus le “Peuple saint”.
Cet appel doit se réaliser aujourd’hui pour chacun de nous.